Présentation générale :

Économie du développement et de la transition : présentation générale

En 1991 , Économie et prévision consacrait un numéro spécial à l ’ économie du développement . La problématique de la transition ne faisait alors qu ’ émerger avec les implications de l ’ effondrement du mur de Berlin . Moment d ’ une réforme , le processus de transition arrive à son terme , du moins dans les pays d ’ Europe centrale , tandis qu ’ il se confond de plus en plus aux exigences ordinaires d ’ une dynamique de développement pour ceux des pays d ’ Asie centrale nés du démantèlement de l ’ empire soviétique . La transition est donc promise à une extinction avec le reclassement des économies socialistes dans le cadre général de l ’ économie de marché , que ce soit en qualité de pays développés ou de pays en développement . En comparaison de l ’ économie de la transition ,

qui est avant tout la création et l ’ apprentissage des mécanismes du marché , les questionnements relatifs à la problématique du développement sembleraient ainsi avoir une plus grande pérennité , mais dans une complexité croissante au fur et à mesure que l ’ on s ’ éloigne de la décolonisation .

Les lignes de fracture définissant l ’ ensemble des pays en développement ont toujours été et demeurent difficiles à saisir . Elles sont tantôt floues , le Mexique est membre de l ’ OCDE tandis que le Brésil , l ’ Argentine où le Chili n ’ en sont pas , tantôt évidentes , rien de comparable entre la dynamique de la Chine ou de l ’ Inde , désormais abonnées à des taux de croissance du Produit compris entre 8 % à 10 % par an , et certains pays africains qui peinent à donner des rythmes d ’ activité en compatibilité avec l ’ élévation du produit par tête . Encore faut-il observer que depuis une dizaine d ’ années , l ’ hétérogénéité des dynamiques concerne aussi l ’ Afrique sub-saharienne . En moyenne , le taux de croissance annuel du PIB par tête est désormais supérieur à 3 %. Et en longue période , l ’ Afrique a sa propre success story , notamment avec le Botswana et la Namibie , mais aussi avec Maurice et la Tunisie sans oublier le cas particulier de l ’ Afrique du sud . La difficulté à catégoriser les tiers mondes peut inciter à dire qu ’ il y a d ’ un côté les pays émergents ou en phase de rattrapage et de l ’ autre , les pays prisonniers des trappes de pauvreté . Dans son dernier livre à succès , P . Collier (2007 ) affirme que sur le milliard d ’ individus vivant dans ces trappes , 70 % sont localisés sur le continent africain . La plupart sont victimes d ’ au moins une des quatre trappes identifiées : les conflits , les tensions qui naissent de la présence de ressources naturelles , l ’ enclavement conjugué à un voisinage international défavorable , la mauvaise gouvernance des petits pays . Ces trappes , qui s ’ ajoutent au mauvais état sanitaire des populations , frappent par conséquent l ’ Afrique sub-saharienne , et de façon beaucoup plus sporadique quelques États d ’ Amérique latine et d ’ Asie centrale , le tout formant un ensemble que Collier dénomme : Africa +.

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