Un temps recordman de sélections en équipe de France, avec 76 capes, Maxime Bossis est bien loin de figurer dans le tout nouveau Hall of fame des Bleus. Pour célébrer Olivier Giroud, meilleur buteur de la sélection tricolore qui a tiré sa révérence l’été dernier avec l’Euro 2024, la FFF a imaginé un hommage à l’américaine pour tous les joueurs centenaires, en déployant des grandes bannières depuis le toit du Stade de France. La bannière Giroud a accompagné celles d’Hugo Lloris, Lilian Thuram, Thierry Henry, Marcel Desailly, Zinédine Zidane, Patrick Vieira et Didier Deschamps (en attendant Antoine Griezmann).
Dans L’Equipe, on apprend que la « 3F » va modifier quelque peu les règles de ce Hall of fame en plein ciel. A d’autres époques, les internationaux français disputaient beaucoup moins de matches. Les autres légendes tricolores Raymond Kopa et Michel Platini ne comptent « que » 45 et 72 sélections. « Je ne recherche ni la gloire ni la notoriété, et ce Hall of Fame est une très bonne idée, mais il aurait fallu étudier d’autres critères. Là, ça enlève toute possibilité de mettre à l’honneur toute la génération Kopa ou la nôtre », lance ainsi Maxime Bossis, mardi dans les colonnes du quotidien sportif, alors qu’un autre champion d’Europe 84, Luis Fernandez est encore plus mécontent.
Maxime Bossis a été de toutes les aventures de l’EDF de « Platoche ». Vendéen formée au FC Nantes, il a justement débuté en même temps que Michel Platini en mars 1976, lors d’un match contre la Tchécoslovaquie (2-2) au Parc des Princes. Le défenseur central a d’abord été incontournable à gauche de la défense de Michel Hildago, lors des Coupe du monde 1978 et 1982 (Marius Trésor est associé à Christian Lopez puis Gérard Janvion en charnière). Bossis est au sommet de sa carrière en 82 mais rate le dernier tir au but des Bleus lors du « drame de Séville », l’élimination traumatisante en demi-finales contre l’Allemagne de l’Ouest (3-3, 4-5 tab). Avant d’être replacé dans l’axe aux côtés d’Yvon Le Roux lors du sacre historique à l’Euro 84 à domicile.
Maxime Bossis, le retour catastrophe
Retraité de l’équipe de France après le match pour la 3e place du Mondial 86 remporté contre la Belgique, à 31 ans, Bossis a disputé trois saisons de plus au Racing avant de raccrocher les crampons. Mais le FC Nantes est en difficultés et l’ancien joueur vedette de la sélection sort de sa retraite l’année d’après, en 1990, à 35 ans. Or la saison des Canaris tourne à la catastrophe. Didier Deschamps est parti à l’OM, Christophe Robert ne marque que 9 buts et la défense prend l’eau. La saison bascule fin janvier avec une déroute (6-0) à Marseille, Jean-Pierre Papin et Abédi Pelé inscrivant chacun un doublé à Philippe Montanier.
Jean-Claude Suaudeau est appelé au chevet de la formation jaune et verte, à la place de Miroslav Blazevic, et le club va finir à une piteuse 15e place de Division 1. Bossis est au bout du rouleau, surtout lors d’une fin de saison cauchemardesque. Après une victoire 2-0 face au PSG à La Beaujoire, le 2 mars, les Canaris concluent par quatre nuls et autant de défaites. « Le Grand Max » arrête définitivement et « Coco » Suaudeau en profite justement pour écrire une nouvelle page glorieuse du FCNA avec les jeunes Christian Karembeu, Stéphane Ziani, Reynald Pedros, Nicolas Ouédec ou Patrice Loko.
L’équipe de France lors du match pour la 3e place de la Coupe du monde 1986.