"C’était un homme droit comme une barre, et c’est rare maintenant" : il y a 54 ans, Jean Gabin rendait hommage à cette légende du cinéma français
Thomas Imbert
Thomas Imbert
-Chef de rubrique - Infotainment
De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

Retour sur le bouleversant hommage de Jean Gabin à Fernandel, peu après la tragique disparition de ce dernier en 1971.

Un Marseillais et un Parisien. Un optimiste et un pessimiste. Un lumineux sourire et une moue imperturbable. Un accent chantant, parfait pour restituer la prose de Marcel Pagnol, et un inimitable timbre de caverne, idéal pour déclamer les répliques de Michel Audiard.

A priori, tout opposait les deux monstres du cinéma qu'étaient Fernandel et Jean Gabin. Et pourtant...

L'Age ingrat
L'Age ingrat
1h 35min
De Gilles Grangier
Avec Jean Gabin, Fernandel, Marie Dubois
Spectateurs
3,1

Deux légendes du cinéma français

Forts de leurs différences, ces illustres acteurs ont collaboré pendant une bonne partie de leurs carrières respectives, fondant en 1963 la société de production Gafer (dont le nom était un mélange de leurs deux patronymes, le "ga" de Gabin et le "fer" de Fernandel).

Si une certaine rivalité a également opposé les deux stars, Jean Gabin avait rendu un hommage bouleversant à son acolyte au micro de l'ORTF en 1971, juste après la mort de Fernandel. Relayée par la chaîne de l'INA de longues années plus tard, cette interview poignante nous présente un Jean Gabin au bord des larmes, la voix étranglée, pétri de tendresse et de respect pour son ancien partenaire.

"C'était un homme droit comme une barre"

"[Il y a] une assez longue période où nous ne nous sommes plus rencontrés jusqu'au jour où, quand nous avons fait notre société, on a tourné ce film qui s'appelait L'Âge ingrat. Nous nous voyions très souvent", a-t-il commencé par raconter, rappelant que leur première collaboration datait de 1931, dans le film Paris Béguin d'Augusto Génina.

"Je pense d'ailleurs que dans une telle circonstance, il y a pas grand-chose à dire, que les mots sont inutiles. Pour moi, en dehors du comédien qu'il était, c'est l'homme qui est parti. L'homme, c'était un gars d'une très grande droiture et d'une très grande loyauté. Et sous la galéjade, c'était un gars sur lequel on pouvait compter. C'était un homme droit comme une barre, et c'est rare maintenant, très rare."

Quel est votre film préféré de Jean Gabin ? Et de Fernandel ?

(Re)découvrez la bande-annonce du "Clan des Siciliens"...

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