La Caisse des dépôts

et les comptes financiers nationaux.

Macro-économistes d'une part, économistes d'entreprises ou d'établissements d'autre part, parlent chacun leur propre langage. Quel lecteur de cette revue ne l'a- t-il constaté, et... regretté ? Pour différentes que soient les préoccupations des uns et des autres, elle ne sauraient être antinomiques; bien au contraire, leurs approches se complètent, ce dont chacun pourrait tirer profit. Le fait remarquable que la Caisse des dépôts (Cdc) et les Caisses d'épargne (Ce) constituent l'un des agents de la comptabilité nationale n'est pas étranger au fait qu'elles soient la matière première de cet article ; mais le lecteur pourra aussi n'y voir qu'un prétexte pour aborder des questions que se sont posées tous ceux qui ont à manier des tableaux statistiques.

Tout cadre statistique répond à une demande d'information. C'est en fonction de cette finalité qu'est définie sa méthodologie. La demande peut porter sur l'étude d'un agent économique préalablement défini, dans ses relations avec son environnement (c'est le cas des statistiques établies par la Caisse des dépôts) ; ou bien sur les relations réciproques d'une liste d'agents préalablement établie (c'est le cas des comptes financiers nationaux). En outre, la description n'est pas la même selon qu'elle vise à fournir un instrument d'aide à la décision au service d'une entité investie d'un pouvoir économique, ou un instrument d'analyse du comportement de cette même entité (cette seconde hypothèse sera celle de cet article). Nonobstant leurs finalités différentes, les cadres statistiques présentent au moins trois points communs.

Leur objet est l'étude du comportement d'un agent ou de plusieurs agents dotés d'un pouvoir économique. Ils supposent donc tous une analyse des centres de décision et du champ de leur pouvoir. Nous nous pencherons bien sûr sur la Caisse des dépôts, mais aussi sur le marché financier et sur le groupe des autres

institutions de crédit. La fin de cet article devra faire le point sur cette question essentielle, qui sera l'un de nos fils conducteurs.

En second lieu, il existe une liberté de choix sur un certain nombre de points. Ainsi les opérations peuvent être recensées en flux bruts ou nets, en distribution ou en financement, etc.. Le choix au niveau de chaque option doit être guidé par l'utilisation qui sera faite des statistiques. Cette question qui sera examinée plus particulièrement au début de cet article, en sera un autre fil conducteur.

Enfin, tout cadre statistique doit respecter quelques règles comptables, qui ne sont autres que l'expression d'une exigence de cohérence logique. Il est par exemple interdit de comptabiliser plusieurs fois une opération. Pour élémentaires que soient ces règles, elles sont néanmoins extrêmement contraignantes. Seule en effet la multiplication des cadres statistiques permet de s'affranchir de ce type de contraintes. Cette question tout à fait fondamentale, détaillée au milieu de la première partie de cet article, rejaillira avec force dans la conclusion.

Trois parties composent cet article La première aborde quelques questions générales de méthodologie statistique. La seconde est l'examen analytique des emplois de la Cdc et des Ce. La troisième propose une vision synthétique de la Cdc.

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