En Argentine, le cinéma de genre cartonne dans les salles et dans les festivals
CINEMA•«Les nouveaux sauvages» est le dernier en date des excellents films de genre argentins à sortir en France...Caroline Vié
Les nouveaux sauvages attaque de nombreux genres cinématographiques avec une énergie et un humour féroce. Ce film à sketches qui a attiré près de trois millions et demi de spectateurs dans son pays n'est pas le premier à imposer le cinéma de genre argentin. «Si les Argentins retournent dans les salles pour voir des films de chez eux, c'est grâce à quelques films attractifs qui ont souvent marché aussi sur d'autres territoires», dit Damián Szifrón
Le polar, genre de prédilection
Des œuvres comme le polar Les neuf reines (Fabian Bielinsky, 2002), Grand prix au Festival de Cognac ont ouvert la voie critiquant les mœurs d'un pays terrassé par la crise économique par le biais d'une attrayante histoire de vol de timbres de collection. «Sans des films comme ceux de Bielinsky, je ne serai pas là aujourd'hui», martèle Damián Szifrón. Ce long-métrage discrètement militant a été suivi par de nombreux autres comme la comédie El Chino (Sebastian Borenstein, 2012), l'Oscarisé Dans ses yeux (Juan José Capanella, 2010) ou le thriller Hipotesis (Hernan Godfrid, 2014).
De l'importance des festivals
La présence des Nouveaux sauvages sur la Croisette où le film a apporté un souffle de d'humour bienvenu a également contribué à son impact. «L'apport de Cannes a été capital tant pour la distribution de mon film en Argentine que pour son achat par d'autres pays. Son succès va drainer le public vers le cinéma local ce dont je suis très fier», précise Szifrón. Ce n'est pas Pablo Trapero (le film de prison Leonera, 2008) ou Lucia Puenzo (l'envoûtant XXY, 2007), à la tête d'une belle carrière internationale après avoir été également découverts à Cannes, qui diront le contraire.