Paddington au Pérou : les secrets du tournage

Paddington au Pérou est le troisième volet consacré au petit ours au duffle-coat, après Paddington en 2014, qui avait rapporté plus de 326 millions de dollars de recettes dans le monde, et Paddington 2, qui, lui, avait engrangé 290 millions de dollars de recettes. La productrice Rosie Alison déclare : "On a réfléchi longtemps à ce troisième film. Est-ce qu’on devait le faire ou pas ? Mais on ne pouvait pas résister à l’idée de voir Paddington dans une nouvelle aventure avec les Brown." Cette fois, ce n'est plus Paddington qui est dans un environnement étranger, mais les Brown qui le suivent au Pérou.

Paul King, réalisateur des deux premiers Paddington, laisse cette fois sa place à Dougal Wilson, dont c'est le premier long-métrage. Il explique : "J’étais parfaitement conscient du riche patrimoine qu’il m’incombait de perpétuer. J’étais un très grand fan des deux premiers films – leur style, leur humour, leur créativité. J’ai pensé que, peut-être, je pouvais contribuer à cette saga à ma façon et écrire la suite de l’histoire. Mais je ne me leurre pas pour autant : je sais à quel point ce troisième volet est attendu." Paul King reste cependant producteur exécutif sur ce film et a participé à la conception de l’histoire.

Paddington au Pérou évoque les notions de foyer et d'appartenance. En retournant au Pérou, le personnage explore ses origines et s'interroge sur ce qu'est une famille, un foyer. Le réalisateur déclare : "Qu’est-ce que le mot foyer signifie vraiment ? Où est notre maison ? Est-ce seulement un endroit ? Est-ce plutôt un sentiment ? Le lieu d’où l’on vient ? Le lieu où l’on est ?"

Emily Mortimer reprend le rôle de Mrs Brown que Sally Hawkins a tenu dans les deux premiers longs métrages. Hugh Bonneville affirme au sujet de sa nouvelle partenaire de jeu : "Quand on a appris que Sally ne serait pas de retour avec nous, la première personne à laquelle j’ai pensé a été Emily. C’est super qu’elle ait accepté. Ce rôle lui va comme un gant. Elle a été géniale avec nos jeunes acteurs et très tolérante avec moi. On s’est vraiment bien amusés ensemble."

La comédienne était très nerveuse à l'idée de succéder à Hawkins : "Ses prestations dans ces films ont été à juste titre très appréciées, notamment pour sa relation avec Paddington, qui est au cœur des premiers films. C’était donc très stressant pour moi, et c’est avec une grande appréhension que j’ai accepté ce rôle. Mais l’attrait que j’ai pour Paddington et ce monde était trop fort pour que je refuse."

Après Nicole Kidman et Hugh Grant, c'est au tour du comédien Antonio Banderas de donner la réplique à Paddington. Il incarne Hunter Cabot, un fringant capitaine d’un bateau qui navigue sur le fleuve Amazone, mais aussi les cinq ancêtres de ce personnage, c'est-à-dire un Conquistador espagnol, un missionnaire, un explorateur de l’époque édouardienne, un chercheur d’or et une aviatrice suédoise.

Deux jours de prises de vue ont été consacrés à chaque personnage durant le tournage. Siân Miller, responsable coiffure et maquillage, se souvient : "Ce planning était exigeant, les journées étaient longues et jalonnées de nombreux changements de perruques et de maquillages prothétiques. Certains jours, on avait deux personnages, sur d’autres on en avait trois à gérer. C’était épuisant mais aussi incroyablement amusant, surtout parce que travailler avec Antonio a été un pur plaisir. Il était partant pour tout et son enthousiasme était communicatif".

Le film a combiné un tournage en décors réels et des prises de vue en studio. L'équipe a passé presque deux mois au Pérou et en Colombie en repérages, notamment dans les Andes, autour de Vilcabamba et près du Machu Pichu. John Sorapure, qui dirigeait l’équipe de tournage au Pérou et en Colombie, raconte : "Les paysages sont uniques, là-bas. Ils offraient un décor rêvé pour le dénouement du film. [...] Ce n’est pas bien compliqué de mettre en boîte de belles images quand, peu importe l’axe de la caméra, vous avez de tels paysages. La Colombie, elle, nous a fourni la jungle sauvage que nous recherchions, des fleuves à haut débit et à rapides. C’est un grand pays, accidenté et montagneux, avec une grande variété dans ses décors de jungle".

Le tournage ne s'est pas déroulé sans accroc : l'équipe devait parcourir de longues distances dans des convois de véhicules tout-terrain car les routes y étaient souvent endommagées par les pluies. Des drones ont été utilisés pour capturer certains paysages difficilement accessibles. Sorapure rappelle à quel point la sécurité était une priorité en raison des conditions météorologiques parfois extrêmes et soudaines qui pouvaient rapidement modifier l'environnement de tournage.

Outre les prises de vue en Amérique du Sud, Paddington au Pérou a été en grande partie filmé au Royaume-Uni où le décorateur Andrew Kelly, après avoir visité Lima et à Cusco au Pérou, ainsi que la jungle colombienne, a dû reproduire à la perfection certains environnements péruviens : "Nous avons aussi visité de nombreux musées, on a acheté tous les livres possible sur le sujet. Et on a envoyé une bonne partie de notre département au Pérou afin de récupérer le maximum d’accessoires ou de tissus que l’on pouvait pour les rapporter au Royaume-Uni."

Pour les tenues, la cheffe costumière Charlotte Walter est allée au Pérou deux semaines d'où elle est revenue avec de nombreux vêtements achetés sur les marchés : "Les interprètes des personnages secondaires étaient tous péruviens. Il y a eu ce moment très gratifiant où l’une des dames nous a dit qu’elle avait l’impression d’être de retour chez elle."

La Maison des Ours retraités est un des décors essentiels du film. Imaginé dans ses livres par Michael Bond, il est le lieu de résidence de la Tante Lucy. C’est la première fois qu’il est entièrement construit. Conçue par le directeur artistique Andrew Kelly et l’ensemblière Cathy Cosgrove, la Maison des Ours retraités a nécessité la construction d’une énorme structure dans une ferme de la région du Hertfordshire. Kelly précise : "Dans le scénario, c’était juste une maison des ours retraités, où les nonnes s’occupaient d’eux. Alors on a commencé à dessiner diverses idées. On a imaginé qu’il s’agissait d’un ancien monastère dont une aile s’était écroulée à cause de la prolifération de la jungle, mais dont une aile avait été construite par les ours. Il y a des cabanes dans les arbres où se trouvent les chambres de chacun des ours."

Après le tournage de la séquence du marché, le traiteur chargé de nourrir l’équipe a cuisiné pendant des jours les denrées qui avaient servi dans le décor, afin d’éviter tout gaspillage de nourriture.